Jaz c’est le récit d’un viol. Alexandre Zef en fait un cabaret jazz et blues dans lequel Jaz, une chanteuse hors pair, accompagnée par quatre musiciens, tente de dépasser ses démons. Elle nous fait revivre son agression et la folie de son agresseur qui réussit presque à lui faire croire qu’elle est coupable, qu’elle l’a bien cherché : « Comme il y a des têtes à claques, il y a des femmes à viol » lui assène-t-il avec la plus grande perversité. Et à Jaz de nous dire avec justesse : « L’esprit patine dans ces moments-là. » Faire ce récit est une nécessité qui conduit au détachement et à la résilience. La pièce se termine sur une affirmation : « Je ne suis plus Jaz ». Véritable geste théâtral et musical cette mise en scène millimétrée du monologue de Koffi Kwahulé met en valeur les qualités de la comédienne et chanteuse Ludmilla Dabo en vertu d’une proposition musicale et scénographique de grande qualité.