Si vous aimez l’irrévérence, la destruction au pilon des croyances humanistes ou sociales, si vous aimez rire absurdement, être profondément dérangé par une acidité inconnue, il est temps pour vous d’offrir votre regard à Suzuki Matsuo. Il y a du Molière dans ce portrait de notre temps qu’il trace à grands jets de violence inutile et de douleurs ignorées. Du Molière dans le ridicule du comportement de l’humain post-civilisation, confronté aux conséquences du vieillissement, si prégnant dans la culture japonaise contemporaine. Tout comme l’est le téléphone, si présent que les acteurs finiront par l’ingérer. Du tragique dans cette saccade de l’humain prêt à échanger son âme contre 15’ de tendresse ou à conserver les cendres de sa mère pour survivre grâce aux allocations vieillesse dans une société sans place du fait de la fin du salariat. Que reste-t-il en ce monde ridicule et condamné pour l’homme si ce n’est un rire inextinguible et amer ?