La beauté du désastre

La Beauté du désastre

(c) Simon Gosslin

S’enterrer soi, c’est enterrer l’humanité. Ou quand « tu deviens vous ». Alors, pourquoi disparaître ? Parce que « la fuite hors du monde n’est rien d’autre qu’une façon d’y entrer vraiment ». C’est cela que nous dit Lara Ceulemans en choisissant, à tout juste 25 ans, de monter « La Beauté du désastre ». C’est cela, et c’est d’autant plus fort qu’elle parvient par le travail accompli avec ses scénographes (Renaud et Zoé Ceulemans) à extraire du texte de Thomas Depryck ce qu’il ne contient pas toujours, en jouant brillamment avec des matériaux d’une richesse rare. Malgré la littérarité de l’ensemble qui reflète une certaine jeunesse, cette capacité à jongler avec les substances et les médiums étonne à ce point pour une si jeune metteuse en scène qu’il ne serait pas étonnant de la voir devenir une grande si elle parvenait à exploser ses lignes… à disparaître de ses origines.