L’Ombre de la baleine

L'Ombre de la baleine

(c) William K

Après le succès de « La Liste de mes envies », nominé aux Molières en 2014, Mikaël Chirinian revient avec un nouveau seul-en-scène qui nous plonge au cœur de l’enfance d’Ismaël, entre les aventures difficiles et dangereuses que peuvent être l’histoire d’une famille et celle d’un capitaine aux passions vengeresses tragiques. Il est une force évidente chez ce comédien au style à la fois élégant et touchant, c’est sa capacité à suggérer de façon subtile les quatre personnages qui composent la famille, par le corps et la voix, et ce sans caricature et avec une tendresse envoûtante qui a quelque chose de la danse. Son double marionnettique, à la fois acteur et spectateur de son histoire, est aussi le mât qui nous raccroche au navire par ce regard bouleversant tant il est neutre encore de tout ressentiment. Si cette virtuosité nous est déjà connue chez l’acteur, « L’Ombre de la baleine » la dévoile de façon encore plus personnelle et captivante, et ce qui semble être avant tout un drame familial devient un moment de poésie et une ode à la tragédie sublime de l’enfance.