Remise Venise

Remise Venise

Amoureux de littérature, Yves-Noël Genod lit Proust au festival d’Armentières. La danse n’illustre pas les mots mais transcrit une idée de la beauté pure et diaphane que cherchait le romancier en magnifiant la jeunesse et le désir des corps masculins défeuillés sans timidité, sans pudibonderie. La pièce prend d’abord l’aspect d’un solo où un garçon évolue et exprime son besoin de solitude et d’échappée en s’étirant et se tortillant à loisir. Il trouve appui sur le plateau vide et ses hauts murs en briques noires. Il est rejoint ensuite par un autre garçon, tentateur intrigant, et par une femme sur pointes. Genod offre tout en délicatesse la contemplation d’une fantasmagorie érotique et voluptueuse où les hommes nus, angéliques, baignés d’éclairages ombreux, font plonger dans la « nuit impénétrée de notre âme ».