Après son prix du Off au festival d’Avignon en 2014 et, chaque soir, les standings ovations de son public, la réputation des Chatouilles ou la danse de la colère n’est plus à faire. Comment en effet ne pas être touché par la sincérité de la jeune comédienne et la bienveillance dont elle irrigue tous les personnages oniriques qui l’entourent ? L’histoire est duale : terrible car elle raconte une vie brisée par un viol, belle car c’est aussi celle d’une rédemption humaine.
Sauvée par la danse classique, la jeune fille expie la douleur de l’injustice et de la culpabilité dans sa “danse de la colère”. Récit, mime, danse, Andréa Bescond sait tout faire et a l’énergie pour. La poésie et la finesse ne sont certes pas toujours de mise dans cette alternance de sketchs, où les séquences dansées auraient pu être davantage explorées, mais le récit porte une mission de prévention, presque pédagogique. Il esquisse les limites du droit, les tabous et les aberrations juridiques face à la violence psychologique, et redit l’importance de l’écoute, de l’acceptation et du pardon.