Parce que nous tenons toujours nos promesses, I/O revient pour une deuxième édition : voici venu le temps des feuilles d’automne (sans la langueur monotone) !
Dans ce Paris dont parlait Chamfort pendant la Révolution française, « ville d’amusements, de plaisirs, où les quatre cinquièmes des habitants meurent de chagrin », I/O défend la matière vivante des festivals, qui sont d’abord la manifestation d’une joie collective.
Chaque semaine, I/O partagera ses plaisirs et ses déplaisirs. Entre pertinence et impertinence, I/O donnera à entendre et à voir.
Car, merde au renard, l’essentiel n’est pas ici invisible pour les yeux : l’essentiel se tient devant nos mirettes à œillères, planté là, sous la forme d’un texte de théâtre, d’une scène, d’une galerie, de corps en mouvement. Mais nous le percevons à grand-peine, car dans la société du spectacle plus rien n’est spectacle puisque tout l’est.
La tentative de I/O est de reconfigurer le regard. La crise de la représentation, substantifique et terrifiante moelle de tout un pan du théâtre et de la danse contemporains, est aussi une crise du discours sur la représentation.
Mais si vous êtes de ceux qui, comme moi, croient fermement que la fiction crée la réalité, alors vous accepterez, peut-être, le pouvoir de l’exégèse. Le commentateur, qu’il soit critique, analyste, polémiste, peu importe en somme, façonne une caisse de résonance de la création. Il aiguillonne son débordement dans le réel.
Oui, Balzac avait raison quand il brocardait le critique plaintif d’avoir trop de plaisir. « Il a le palais saturé d’ambroisie ; il plie sous le faix de quinze cents actes par an, sur lesquels se promène son scalpel et que goûte sa plume. » Mais I/O n’est pas égoïste. Il ne garde pas le nectar pour lui. À la fois numérique et analogique, il pollinise à tous vents.
C’est le temps perdu pour le théâtre qui fait du théâtre une chose si importante.