L’idée de confronter Françoise Sagan, le charmant petit monstre, prisonnière pour l’éternité de « Bonjour tristesse », et Caroline Loeb, prisonnière à vie de son tube des années 1980, n’était pas inintéressante. Ces deux monstres de foire bouffés par leur célébrité auraient sûrement eu beaucoup à se dire. Le public, lui, n’est pas venu voir Sagan mais bien Caroline Loeb, en mémoire de sa jeunesse, éclatant de rire lorsque le mot « ouate » apparaît dans le texte. La célébrité de Caroline Loeb évacuée, que reste-t-il du texte de Françoise Sagan ? Sa petite musique, qu’on est content de retrouver, et son humour enfantin distillé à longueur d’interview. Si l’actrice incarne bien l’écrivaine, réussissant miraculeusement à éviter le ridicule du concours de sosie, on se demande pourtant quel est l’intérêt supplémentaire apporté par la version scénique des entretiens de Françoise Sagan.
Françoise par Sagan
Françoise par Sagan