
(c) Christophe Raynaud de Lage
On l’attendait, le voici. Le spectacle qui remplit le plus de cases du bingo du théâtre contemporain en cette édition du festival d’Avignon est l’adaptation de « Penthésilée » par Jean-François Matignon. Sont cochées les cases : nudité injustifiée, usage arty de la vidéo, musique quasi permanente, actrices qui se parlent tout en ne se regardant pas, baquet de sang, diction caverneuse et texte à la limite de l’incompréhensible (note aux futurs metteurs en scène : par pitié, laissez tomber les traductions ampoulées de Julien Gracq). Refusant de quitter la salle par conscience professionnelle, on a pu assister à quelque chose que nous n’avions encore jamais vu; les spectateurs, épuisés par deux heures interminables dans une fournaise, ont lancé les applaudissements avant même que les lumières soient totalement éteintes histoire qu’on en finisse.