Jeunes et zombies

Claire, Anton et eux

(c) Christophe Raynaud de Lage

Ils n’ont pas trente ans, mais les élèves du CNSAD, Claire, Anton et les autres, égrènent déjà leur « Je me souviens » nostalgique et régressif : le Carrouf du coin, Poudlard dans « Harry Potter », le Père Noël et la petite souris… Le capital est maigre et l’imaginaire manque d’éclat. Chopin ou Brassens (en japonais) servent d’accompagnement sentimental. Les ancêtres de ces acteurs en herbe, « les morts, les pauvres morts », Fernand ou Raymonde comme il se doit, en béret ou bigoudis, sont appelés en renfort pour se réjouir de leur réussite. Ils s’enquièrent : « Qu’est-ce qui se passe en 2017 ? » « On a échappé à la fin du monde annoncée par le calendrier maya en 2012 », on a le téléphone sans fil, Twitter, Instagram, le suicide par Periscope, les migrants de Syrie. « J’ai peur de la vieillesse », dit un comédien. On le comprend : Claire, Anton, etc. sont encore jeunes mais sont déjà des zombies.