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Sur scène, quatre jeunes hommes entremêlent chacun leur récit pour un tour d’horizon de la sexualité masculine. La surconsommation de partenaires et d’images pornographiques est présentée comme un chemin de croix ; la prostitution vécue soit comme un plan de carrière jouissif dans la spéculation des femmes sur le corps en vente, soit comme une malédiction entraînant le dégoût de l’autre et de soi-même ; enfin l’amour entre un adolescent et une femme mûre se révèle être forcément impossible. Malgré la justesse du jeu et la lisibilité de la mise en scène, le spectacle laisse un goût amer car, loin de traiter vraiment de problématiques masculines, “Boys don’t cry” dresse une galerie d’hommes en faillite plutôt qu’en lutte ou en quête de sens. Pauvres hommes dominés soient par leurs pulsions, soient par leurs partenaires du fait de leur âge ou de leur condition de cliente qui paie, incapables de trouver un sens à leur vie s’ils ne sont pas en position de force… Un peu réducteur (voir carrément sexiste, non ?).