Les Aveugles

Les Aveugles

Dans la pièce la plus austère de Maeterlinck, qui substitue aux descriptions enchantées la fébrilité stoïque d’un groupe d’aveugles en limbe mortuaire, Jeanneteau récupère tout l’imaginaire symboliste au cœur d’un dispositif immersif unifiant scène et salle – dans lequel une brume épaisse se dissipe à mesure que le plafond lumineux s’éteint. En inquiétant le voir, le metteur en scène brouille avec brio les repères du spectateur (à la fois forêt et aveugle) dans ses espaces du sommeil, tandis qu’il l’achemine subtilement vers une NDE éthérée percée d’esprits sonores.