“Fluid Grounds” est d’abord un séduisant concept d’un parcours improvisé autour d’une matière polychrome : sous ces bandes de ruban plastique enroulées dans des sculptures vides de représentation, les sols sont pensés fluides car bercés par la cinétique tripartite de la matière, quasi-organique, des couleurs et des interprètes évoluant dans de lentes séquences abstraites. Mais l’installation-performance tourne à vide et devient un espace où, contrairement à son argumentaire, “rien ne devient possible” : le public est relégué à un rôle de voyeur sans rien à voir, et de déambulateur sans trajectoire. Exclus d’une oeuvre rigide qui se voulait pourtant élastique et inclusive, on passe son chemin en restant indifférent au ludisme sans humour ni joie qui émane de ce qui confine au simple dispositif.