Encore invertébré, le danseur se confronte au souple sa musculature. Comme un mollusque sans ailes, il rampe au sol, se tord dans une énergie sans fin, un combat contre lui-même comme une tentative vaine de résistance aux agressions du monde. Sous une lampe au sodium des soirs d’été, les moustiques s’électrocutent quand ils se risquent trop près de ce nouveau soleil. Les bains de lumière tranchantes de Julien Brun dialoguent merveilleusement avec cette danse physique et puissante. Les teintes sont fortes et l’étreinte impossible. Pas de fondu enchaîné, les bains de couleurs franche sont des coups de hache dans une mer gelée. Tout est délicat pourtant dans cet appel vers le ciel jusque dans la chute de l’ange animal ; nous assistons au simple parcours d’un être fort connecté avec son intériorité. Un moment de danse et l’offrande d’un corps acrobatique au milieu d’un désert. Cette étape de travail est déjà fort aboutit et l’on s’impatiente alors de découvrir la troisième partie de ce solo dont on ignore totalement dans quelles sphères il pourra s’étendre après ces 35 minutes de bonheur.