Inventer le traditionnel est une tarte à la crème que l’on retrouve très souvent dans les pitchs des spectacles contemporains. Ces propositions portées par de jeunes créateurs tentent toutes de s’approprier le concept de la « revisite », mais il semble que ce soit finalement plus simple en cuisine que sur un plateau ; tout folklore a son propre langage. Ici, Pauline Simon nous confronte à la fameuse bourrée auvergnate, véritable morceau de patrimoine du terroir français. Elle nous parle de son premier souvenir de danse, elle nous parle de son patrimoine mémoriel à elle, construit en partie sur cette soirée de fête. L’incipit nous met en jambes, mais c’est en musique que le spectacle commence ; lui (Ernest Bergez) aux instruments et elle sur un ballon de gym et sa pompe à rythmes. La cerise n’est pas dans les verres de gnôle (qui pourtant s’échangent dans le public) mais dans un moment en clair-obscur, où, en silence, on assiste médusé à une danse des monstres médiévale digne d’une scène secrète d’un triptyque de Jérôme Bosch.
Per Que Tòrçut Dansan Lo Monde
Per Que Tòrçut Dansan Lo Monde (Pour que tordu danse le monde)