Mónica, Jessica et Clara s’amusent à provoquer une rencontre fictive entre Camille, Frida et Virginia. L’intime de leurs vies écartelées déjoue l’image commune de ces trois personnalités de renom. L’idée n’est pas nouvelle mais le geste questionne les codes traditionnels de la représentation théâtrale avec beaucoup d’intelligence. La mise en scène développe une esthétique fondée sur la fluidité, à la fois des mouvements, des liquides et autres éléments périssables. Elle articule ainsi musique et matériaux pour donner vie à une partition originale. Les témoignages, réels ou rapportés, deviennent la trame de ce travail méta-poétique qui tente de donner corps à l’immatériel, comme un ultime sursaut dans la quête de soi. Les actrices n’ont pas peur de créer parfois avec lenteur afin de tisser cet espace-temps délicat au sein duquel les mots tantôt frissonnent, tantôt explosent.