© Chris Van der Burght

Meg Stuart est-elle drôle ? Car c’est en-deçà de son paratexte toxique (que ce soit dans les références de la bible — elles semblent parfois devenir de plus en plus interchangeables en spectacle vivant… — ou dans le traitement tout à fait anecdotique de la vidéo sur scène) que « Built to last » trouve sa force — les pitreries fallacieuses des danseurs témoignant d’un humour tout à fait improbable. Il s’agit certes d’un rire convenu pour le spectateur : durant quelque temps, les provocations chorégraphiques de Meg Stuart semblent datées voire socialement marquées… Cependant les danses à la facture kaléidoscopique enchevêtrent habilement poésie du geste et portée politique (e.g. l’admirable scène des planètes où l’homme se rêve en démiurge) grâce à un liant essentiel : qu’on le nomme ridicule, décentrement ou insolence, peu importe… Puisque la réflexion chorégraphique a l’audace de ne pas se prendre au sérieux : rira ou ne rira pas ! Une chose est sûre : l’humour pulsant de finesse ravira la qualité de « Built to last » à son intellectualité.