Difficile de savoir si le titre désigne la source d’inspiration, le point d’origine des auteurs, ou l’union créative des différents artistes réunis par Ayelen Parolin. La forme qui jaillit de cette collaboration entre la chorégraphe brésilienne et les danseurs coréens propage sur scène une énergie captivante. Les corps bougent avec une puissance parfaitement contrôlée : les muscles bandés, le regard intense, les gestes précis et répétitifs, quatre hommes cherchent tout autant le contact qu’une forme d’introspection charnelle en exploitant des motifs chorégraphiques chamaniques. L’emplacement des bras ou encore la position rituelle des mains et de la tête évoquent des impressions éparses de danses sacrées et folkloriques issues de la péninsule asiatique. L’usage d’une robe aux allures traditionnelles (épousant les contours du « hanbok ») s’associe intelligemment à ce réseau de signes gestuels. Elle souligne tout à la fois l’ombre portée de cette culture codifiée et opaque qui résiste au spectateur occidental, tout en servant de levier transgressif en matière de rôles sexués. L’accompagnement live au piano et percussions réussi à souder l’ensemble grâce à une partition créée sur mesure. Cette dernière emploie notamment l’instrument à cordes jusque dans ses limites timbrales pour faire exploser et s’entrecroiser différentes atmosphères émotionnelles.
INFOS
Genre : Danse
Texte : Ayelen Parolin
Conception/Mise en scène : Ayelen Parolin, Marc Iglesias
Distribution : Jae Young Park, Jong Kyung Lim, Yong Sean Liu, Yong Seung Choi
Lieu : Théâtre de Liège (Liège) (Belgique)
A consulter : https://theatredeliege.be/evenement/nativos/
A propos de L'AUTEUR

Lola Salem entretient très tôt un rapport privilégié à la scène : d’abord en tant que jeune artiste, puis en tant qu’élève normalienne.
Diplômée d’un master de musicologie et de philosophie, ses travaux de recherche portent en particulier sur la dramaturgie de l’opéra baroque (son histoire et ses évolutions pratiques et esthétiques) ainsi que sur les actrices lyriques et les rôles qui leurs sont associés aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est aujourd’hui doctorante à l’Université d’Oxford (St John’s college).
Son penchant pour la création contemporaine est né de sa formation musicale pratique (Maîtrise de Radio France, chœurs semi-professionnels, conservatoires) et de ses engagements associatifs pour la jeune création théâtrale (Enscène).
Autrice pour I/O Gazette depuis février 2016, Lola Salem s’est rendue dans de nombreux festivals à travers la France et l’Europe et attend désormais religieusement le mois de juillet.