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Proposée dans le cadre du Festival Musica, l’installation soi-disant «immersive» d’Alexander Schubert est surtout une ode à l’incroyable cube noir qui l’accueille. Celui du Maillon, dont le nouvel espace plus haut qu’une girafe a ouvert il y a un peu plus d’un an, scène européenne qui semble pouvoir accueillir des productions hors-normes. Celle-ci s’intitule « Asterism. » Trente-cinq heures et quarante minutes (ou une petite trentaine pour nous) où les spectateur-rice-s revêtent des capes transparentes susceptibles de lever les interdits. Nous prenons d’abord place dans une capsule aseptisée, seuil où la rumeur et les lumières du monde se dissipent peu à peu. Mais la forêt qui nous apparaît alors ne promet pas de silence. Alexander Schubert, dans le lignage de Philippe Quesne, invente le genre du showood, dans lequel des néons et des LEDs robotisées font du paysage un spectacle extra-naturaliste où les humain-e-s (une dizaine de performers) restent invisibles. Nous sommes alors invité-e-s par une ouvreuse à fouler nous aussi le paysage. Mais nos baskets citadines ont à peine respiré la terre qu’un agent de sécurité nous invite à déguerpir promptement : seuls quelques monticules d’utopie sont réservés au public. Les performers eux-mêmes nous regardent comme de vilain-e-s envahisseur-se-s. Bref, nous sommes resté-e-s à l’orée du bois, ne comprenant pas très bien où «l’expérimentation» sensorielle que nous promettait « Asterism »  commençait et s’arrêtait… Nous préférons la Sherwood de notre enfance à ce Showood peu accueillant…