Les pauvres sont-ils vraiment tous les mêmes ?

La Loi du plus fort + Les pauvres sont tous les mêmes

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Assurément lucide et provocateur, le regard sur la société de l’artiste belge Marielle Pinsard ne manque pas d’acidité. Elle se moque des problèmes de “riches” et des problèmes de “pauvres”. Après tout, cela dépend du point de vue que l’on adopte.

Pièce 1 – La Loi du plus fort. Dans sa joute contre la consommation,  l’homme ressort toujours perdant. Nous sommes incapables de résister aux tentations de la publicité (soit dit en passant néo-colonialiste quand il s’agit de chocolat), comme nous l’explique Piera Honneger. Seule devant son micro, elle raconte ses maintes tentatives de promenades toujours interrompues par… Monoprix. A questions existentielles, réponses goguenardes. A la manière d’un chœur antique, Marcin de Morsier aux platines, à la guitare et au chant, accompagné de la voix de Marielle Pinsard commentent ces confessions avec beaucoup d’humour. Les hommes sont décidément détraqués et avec eux on en rit.

Pièce 2 – Les pauvres sont tous les mêmes. Et la provocation facile. Quand trois amies débarquent sur scène pour faire du sport comme si elle s’étaient trompées de salle, qu’elles débitent des naïvetés sur les pauvres et les solutions aux problèmes sociétaux, le tout comme dans un sketch improvisé, on se dit que cette forme souple dessert plus le propos qu’elle ne le porte. Bien sûr que l’intolérance des personnage et leurs amalgames nous dérangent (pauvre ne veut rien dire et migrant n’est pas synonyme de réfugié), mais de là à dire que nous sommes confrontés à nos propres tabous… C’est plutôt l’ennui qui efface tout autre sensation, car le texte est creux et les enjeux soulevés trop banals pour un sujet de taille. Et c’est bien dommage quand on a la plume et le caractère de Marielle Pinsard.

Moralité ? Les textes, la mise en espace et le jeu sont inégaux. Et le dindon de la farce n’est, quant à lui, pas toujours celui qu’on croit.