Et pendant que le roi se meurt, nos voisins helvètes sont en train de prendre une place prépondérante dans l’ordre de succession au trône. Tous les éléments sont en effet réunis pour que la Suisse confirme son statut de développeur d’artistes hype et léchés. Et pour asseoir leur position, ils irriguent le monde en envoyant leurs émissaires de toutes disciplines sur les scènes et les festivals qui comptent. La sélection suisse en Avignon (on leur dit qu’il faut dire « à Avignon » ?) en est un exemple phare. La machine est terriblement efficace, les talents et les moyens sont réunis au service du rayonnement d’un petit pays aux grandes ambitions. L’interrogation qui pointe alors est d’ordre idéologique. Car c’est une carte postale idéale que la Suisse est en train de se dessiner. Une image qui rime avec qualité, rigueur et exigence mais qui, revers de la médaille, laisse peut être sur le côté une génération de créateurs qui ne correspondent pas au panorama rêvé. Choisir, c’est renoncer.