Dom Juan et Sganarelle

Dom Juan et Sganarelle

Le talentueux Vincent Macaigne réalise, avec les acteurs de la Comédie-Française, un film éclaboussé par la mort, hanté par la douleur de la filiation. « I WANT TO DIE » : ces mots sont tatoués sur le dos de Dom Juan, fils de militaire, jeune homme en état de survie que cerne la caméra sans lui laisser de répit. Ce jeune homme-là pénètre des orgies nocturnes où s’affichent des corps qui s’exhibent, se frottent ; il embobine des femmes d’habitude fidèles qu’il semble baiser pour se prouver que l’amour n’existe pas, lui qui est toujours ramené à son impossibilité d’aimer. Le personnage est enfermé en lui-même, en huis clos, quel que soit l’endroit où le conduit Sganarelle, son alter ego obèse et homosexuel, épris de lui. En un jeu d’une grande subtilité, Sganarelle se révèle le seul humain qui entretienne une relation avec Dom Juan, viscéralement révolté contre notre société et gorgé d’autodestruction. Un homme blessé qui blesse.