(c) Élisabeth Carecchio

Librement adapté de “La Maman et la Putain” de Jean Eustache, “Nos serments” expose les relations sentimentales dans toutes les dimensions quotidiennes de leurs éclats et leurs échecs. Une vision certes datée du couple à l’état « d’amour libre » façon seventies, et qui pourtant parvient à conserver une modernité décapante : le projet se situe à mi-chemin entre esthétique théâtrale et cinématographique (avec une utilisation de la vidéo, pour une fois, très pertinente) pour laquelle elle invoque aussi bien Agnès Varda que Philippe Garrel (dont Julie Duclos a été l’élève au Conservatoire). Alors, bien sûr, c’est un microcosme étroit que ces couples de hipsters qui, hier comme aujourd’hui, s’épuisent dans une bataille de mots tournant dans le vide. Mais si les textes sont inégaux – volonté de laisser libre cours à l’écriture de plateau – les comédiens sont remarquables et portent le spectacle avec un drôle et savoureux mélange de nonchalance et de poésie dans lequel tous les couples pourront se reconnaître.