(c) Christophe Raynaud de Lage

Double concert pour cette soirée de clôture du Festival d’Avignon. La première partie, l’opéra de Wainwright, n’aura guère été convaincante : hommage un peu désuet aux compositions de la fin du XIXe siècle, et manquant de brillant ; un livret en français faiblard et très premier degré ; une tenue orchestrale inégale, malgré quelques beaux moments vocaux. La seconde partie a vu le songwriter canadien seul au piano, forme dans laquelle il excelle autour d’un répertoire intimiste composé de trois types de morceaux : des standards attendus (“Going to a town”, “Hallellujah”…), des compositions familiales (sa mère et sa tante furent également songwriters dans les années 70) aux textes souvent improbables, et des reprises de grandes chansons françaises plutôt réussies (surtout le duo surprise avec Woodkid sur “Dis quand reviendras-tu” de Barbara). Si le charme, la fulgurance vocale et la qualité des enchaînements harmoniques de Rufus Wainwright sont restés intacts, la soirée a toutefois peiné à décoller, peut-être dû à un manque de cohérence dans la composition de l’ensemble.