Samson et Dalila

Samson et Dalila

(c) Vincent Pontet

Absent depuis vingt-cinq ans de l’affiche à l’Opéra de Paris, « Samson et Dalila » de Saint-Saëns y revient porté par Anita Rachvelishvili et Aleksandrs Antonenko. Elle, merveilleuse, toute puissance, suavité et volupté incarnées aussi bien vocalement que scéniquement ; lui, plus convaincant que dans ses derniers Othello et Radamès à la Bastille, possède les moyens volumineux du rôle, moins ses couleurs. Philippe Jordan les accompagne à la tête d’un somptueux orchestre délicat et enveloppant. Bien décevante et paresseuse est la mise en scène de Damiano Michieletto, rompu à un répertoire plus léger (éclatants « Barbier de Séville » ou « Élixir d’amour »…). Qu’elle installe le duo mythique derrière les vitres d’un intérieur bourgeois et le chœur dans des ténèbres bétonnées ou dans une bacchanale carnavalesque, rien n’est véritablement inspiré.