Plus que de foot, c’est bien de grands rêves que ce spectacle veut se faire l’écho. Ceux qui font voyager, quitter terre, ceux qui modèlent l’adolescent que l’on est et marquent à jamais l’adulte que nous serons peut-être un jour. Des rêves que l’on croit réaliser et de l’amitié qui réchauffe et qui sauve. Au rythme saccadé des frappes, au son du ballon qui tape contre ces pieds magiques, les deux amis guinéens se laissent emporter loin de chez eux et subissent le froid du ciel et des cœurs en Angleterre. La mise en scène d’Eric Devanthéry, sobre, ne cherche pas à en mettre plein la vue mais s’applique, par la naïveté d’un dessin à la craie, à rendre épique cette aventure des temps modernes. Les victoires se jouent à pas grand-chose, on le sait bien, et les enfants dans le public accompagnent nos deux héros déchus au-delà de l’ambition banale d’une gloire aveuglante mais plutôt vers les pelouses fraîches et lumineuses du plaisir du jeu et du sens de la fête.
Ça se joue à pas grand-chose
Trois minutes de temps additionnel