(c) Grégory Batardon

L’usage d’un critique, quand il s’est ennuyé (à périr) à un spectacle, est de lire sa « note d’intention » à savoir la présentation écrite par l’auteur-metteur en scène de son propre spectacle. C’est toujours pompeux mais parfois éclairant. Cela vous permet de confirmer que vous n’avez pas rêvé. “La Folie Lear”, présenté à Vidy Lausanne puis à la Comédie de Genève par Serge Martin et Christian Schlittler, se présente ainsi : « Le spectacle se propose de confronter les avantages et les impasses de la folie en regard des événements des 30 dernières années. » Vous trouvez ça mal écrit ? « Ça ne veut rien dire » ? Le spectacle est à l’avenant : une tentative alambiquée de faire relire les conflits du monde contemporain par un personnage shakespearien qui n’a, en fait, rien à dire dessus. Pour alourdir les choses, un galimatias de dramaturgie puisé dans des extraits de textes de Bernhard, Garcia et Shakespeare himself. Tout cela avec force vidéo bien sûr – à quand une amende aux spectacles dépourvus de vidéo ? Du théâtre fabriqué et inutile.