« La Musica deuxième » de Duras parle d’une rupture, du temps qui passe, du désir. Dans celle de Guillemette Laurent, on ne sait jamais si l’on est dans le jeu, dans la vie ou dans les didascalies. Rien n’est là où on l’attend, on chemine dans les strates de l’âme humaine. La mise en scène de Guillemette Laurent n’indique pas, elle donne le texte en partage au plus fort de sa puissance poétique et charnelle. Elle sert l’écriture de Duras dans cette zone grise où tout un chacun s’arrange avec le souvenir entre mensonge et fantasme, là où elle pose l’absence, la folie de la passion loin du vécu et du mémoriel. En cela cette ixième version de « La Musica deuxième » est un choc frontal, un moment de théâtre rare. Yoann Blanc y apporte une gestuelle singulière et un humour déconcertant de beauté. Et Catherine Salée y est délicatement irrésistible.
La Musica deuxième
La Musica deuxième