C’est une performance a priori inquiétante. La chorégraphe accueille ses hôtes avec une vidéo où son visage à la fois apeuré et mystérieux scande un étrange discours sur une place qu’elle cherche visiblement à reconquérir. Pourtant, dans ce solo électro très maîtrisé, Christine Bonansea Saulut sait parfaitement faire sien l’espace hostile en se transformant à loisir, en laissant son corps devenir autre ; le travail du son et de la lumière appuyant intelligemment le propos en se gardant bien de l’illustrer. Tantôt animal, tantôt humain sur dimensionné, l’être se cherche, fait face à ses comportements autodestructifs et se construit malgré tout grâce aux mouvements rapides et précis, presque archaïques tant ils puisent leur énergie folle dans une forme de primitivité.