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“Je ne suis plus inquiet” nous dit Scali Delpeyrat avant de repartir en coulisses, après une heure et quart d’un seul en scène autobiographique qui déroule petites angoisses existentielles et grand roman familial. De sa grand-mère juive qui échappa de justesse à la déportation au petit chat blanc qu’il est si difficile de laisser seul dans l’appartement, l’acteur — qui signe également l’écriture et la mise en scène du spectacle — esquisse par touches absurdes le portrait d’un homme qui oppose aux aléas de la vie un sens de l’humour flegmatique flirtant avec l’incongru. Rappelant parfois par sa forme les aphorismes d’Alphonse Allais, ou, plus récemment, d’Hervé Le Tellier, “Je ne suis plus inquiet” souffre des défauts de ses qualités. C’est plaisant sur l’instant pour un peu que l’on soit sensible à l’humour du malaise — il est difficile de ne pas rire du tout devant la chanson interprétée avec l’accent sarladais et jouée avec le sérieux d’un pape à deux doigts sur un petit synthétiseur, et dont on ne dévoilera pas le titre pour ne pas gâcher la surprise — mais c’est si évanescent qu’on peine légèrement à retenir plus qu’une atmosphère, fut-elle agréable.