
(c) Peter Lindbergh
The event! The place to be!
Mademoiselle Huppert, la grande, l’incomparable Isabelle Huppert, Isabelle, la belle et la rebelle, sublime incarnation terrestre du cinéma-« Cahiers du cinéma » et du théâtre de l’Odéon, réunis (pour la liste exhaustive des salles prestigieuses où l’immense tragédienne s’est produite sur les cinq continents, consultez Wikipédia) ; la charismatique Isabelle, donc, donne une lecture de « Justine et Juliette, le vice et la vertu » !
Putain (ou « mazette » si vous militez pour Civitas), c’est du lourd !
Les fantômes des sept papes qui se sont succédé à Avignon – laissons de côté ces deux trous du cul (ou « égarés », pour nos frères de l’Opus Dei) de pontifes schismatiques – vont ouïr (jouir ?) un vocabulaire auquel l’autel les a peu habitués : cul, con, bitte, gamahucher… (voir Wikipédia).
Eh bien, lecteurs de I/O, c’est foutrement (ou « merveilleusement » pour les adeptes du rite tridentin) réussi !
Impériale, arpentant majestueusement la scène dans une robe turgescente, Isabelle (l’incomparable, la rebelle, la sublime… voir infra) nous donne à entendre l’absolue singularité de Sade.
Mi-ingénue, mi-garce, vierge et courtisane à la fois, elle susurre, insinue, cajole, ensorcèle et mord. Et tout ce bloc de radicalité nous est restitué.
Car Donatien n’a de cesse de nous répéter ceci : jouir, encore jouir et jouir encore c’est conchier Dieu, c’est compisser nos cyniques seigneurs, c’est foutre en l’air (ou « mettre à bas » pour la Fraternité de la Transfiguration) tout l’édifice de domination pour nous sortir de notre misérable esclavage.
Jouir, c’est être libre !
D’autres comédiennes, et nous en avons d’excellentes (Wikipédia), n’auraient sans doute pas démérité dans cet exercice !
N’empêche, c’est Isabelle qui l’a fait ! Isabelle, t’es trop bonne !