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On pensait que, pendant un an, le théâtre de l’Athénée était fermé le temps d’une nouvelle fraîcheur. En réalité, on retrouve une salle vide de ses sièges. Alors on s’assoit par terre, parmi les gens chics, mais aussi une ribambelle d’enfants étonnés de cette salle et de cet orchestre en pleine cacophonie préparatoire. Ils sont jeunes, et déjà on sent la promesse des codes déjà cassés par la disposition : la libre adaptation libre d’Hector Berlioz par Arthur Lavandier. Un synthétiseur, une guitare électrique, mais surtout un chef d’orchestre (Maxime Pascal) qui fait un « check » au claviériste et qui, en prélude, cherche à savoir comment vont les enfants. Si la première partie se veut sans embûche, afin de doucement rentrer dans les « Rêveries – Passions », la folie, elle, arrive dans un second temps. Les sons blues de la guitare, la pluie et l’orage qui grondent, des effets de réverbérations ou des sonorités qui rappellent nos jeux vidéo d’enfance… Un joyeux bordel rock’n’roll et un son chef d’orchestre, presque show man, qui dirige-danse comme possédé par un démon. C’est une initiation vers une nouvelle façon d’interpréter les grands classiques ; abolir les conventions tout en mettant en avant la grandeur de la partition, jusqu’à diriger face au public des instruments venus se glisser dans le public. Cela va sans dire que la jeunesse, la fraîcheur et le talent des musiciens vont de paire avec cette œuvre aussi riche, volatile et démoniaque ; du malaise de l’âme à l’apocalypse final percussif. Ha ! les joies de l’amour… On comprend ce que disait Bernstein : « Cette symphonie, c’est un trip : vous vous retrouvez en train de hurler à votre propre enterrement. »