Epluchement

Scena Madre

DR

Le plateau est nu, vierge de tout élément préfigurant ce qui va ou pourrait advenir. Les conditions favorables à la naissance de quelque chose. La page blanche du spectacle vivant. La chorégraphe italienne Ambra Senatore nous met face à la construction et/ou déconstruction d’une narration, d’un mouvement, d’une distribution et des relations qui se construisent entre ses membres. L’absurdité des situations, des enchaînements des mouvements entre eux est homogénéisée par la précision exacte du rythme, des placements et des entrées, énième preuve de la maestria de la chorégraphe.

La structure même du spectacle est fondée sur la répétition de séquences, au fur et à mesure desquelles s’accumulent mouvements, textes, puis situations puis énigmes. L’humour subtil et léger de la pièce réside dans l’art du contrepoint et du comique de répétition. A ceux qui dénonceront la vanité de la pièce, nous répondrons que la beauté du son des roulettes d’une valise sur le gravier, du bruit des talons d’une femme sur le parquet du deuxième étage, deux personnes qui manquent de se rentrer dedans, ça n’a probablement aucun sens mais ça vaut le coup tout de même.