Présents parallèles

Présents parallèles

(c) Pascal Gely

Dans un présent fictif où les nazis auraient gagné la guerre et seraient toujours au pouvoir, trois personnages tentent de monter une pièce qui se déroule dans notre présent actuel. L’uchronie est pour moi un des plus stimulants exercices en littérature. C’est celui de la gageure perpétuelle, de la déviation qui provoque le vertige. L’attente est grande : à quoi une France ravagée par soixante-dix ans de dictature nazie peut-elle ressembler ? Hélas, plutôt que de plonger avec délectation dans ce présent fictif, Jacques Attali tourne autour du pot, comme effrayé par la censure qu’il évoque. Le contexte totalitaire est anecdotique et ne sert qu’à développer des thématiques sentimentales en somme assez banales dans une succession de jeux dans le jeu, spirale infernale qui ne dit rien, ni sur l’amour, ni sur la liberté, ni sur le théâtre.