Il y a du Shakespeare dans ce sorcier/Neptune de Pierre Rigal qui nous accueille sur scène, sorcier du fond des âges et de la mer. Posé au sol, celui-ci va amplifier ce rythme de battle, souffles haletants, qui nous emmènera pendant 70 minutes dans un ailleurs onirique et sauvage. Les danseurs, cachés. Derrière des kakémonos qui séparent les corps des têtes. Derrière le rythme qui s’empare d’eux peu à peu, souffle, puis mouvement puis rage puis vitesse, ces hip-hop habillent le lieu et le temps d’une scansion brute et harmonique dans ses cris et interjections. Il y a du cirque, mais grave. De l’humour mais vital. De l’énergie mais noire. Et cet ensemble dessine une œuvre au noir, arabesques de cette folie en nous, domestiquée si peu qu’elle frémit et s’énerve de ne pouvoir s’exprimer comme eux. Comme elles dont la souplesse et la puissance du geste et de la tenue sont autant de provocations à retrouver cette humanité des origines, à savoir comme eux la mettre en scène et la projeter dans ce réel nouveau dont ils nous indiquent la porte.
Scandale
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