Sœurs

Soeurs

© Pauline Roussille

Sous un ciel de néons blafards frigorifiant la belle chatoyance des murs rougeâtres des Bouffes du Nord, Audrey Bonnet et Marina Hands se livrent sans merci à une bataille sororale des plus explosives. Ce duel théâtral leur a été offert par Pascal Rambert qui, comme toujours, écrit pour ses interprètes et les met en scène en ayant recours à des procédés textuels et scéniques qui désormais s’apparentent à de lassants tics. C’est dans la nudité sèche de diagonales tranchantes qu’en sœurs ennemies, Audrey, la sauvageonne, et Marina, la poupée, engagées de tout leur être, se toisent et font claquer les mots assassins de l’auteur. S’il se dégage une indéniable force du jeu surpuissant des deux actrices virtuoses, l’altercation est fort longuette, uniformément agressive et exagérément hurlée. Leur confrontation proliférante est aussi virulente qu’exténuante.