Contre le théâtre politique (bis)

Yves-Noël Genod dira au moins une phrase de Merce Cunningham (et peut-être un peu plus)

© Yves-Noël Genod

À force de ne jamais avoir sa langue dans sa poche, Yves-Noël Genod choisit de lui offrir un tout nouvel écrin grâce à un dispositif de conférence parodique où le flot – faussement décousu – de réflexions dévoile son rapport au milieu artistique autant qu’à l’art en général (et la danse en particulier). La lame cynique de son scalpel se balade avec un ton badin. Genod ne se refuse aucune critique mais prend cependant soin de l’agencer avec une grande intelligence, sous couvert de contemplations digressives dans lesquelles sommeillent quelques piques d’humour ardentes. De « la naïveté de Jérôme Bel » à la vanité des discours artistiques engagés, l’artiste protéiforme s’insurge contre l’art stérile des « identités qui n’existent pas ». Genod manie l’art de l’aphorisme avec une constante légèreté, s’affirmant comme un esprit libre, authentiquement rebelle.