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Le « Groupe de Recherche » (GR), spécialisé en investigations paranormales, a découvert sous le rocher des Doms un mystérieux coffre noir, objet de toutes les spéculations. Mais bientôt celui-ci s’avère être le MacGuffin de l’histoire, dont il ne faut attendre aucune révélation fracassante, à tel point que le spectacle – sans dévoiler la fin – se termine littéralement en s’absentant de lui-même. En sortant de la courte représentation de 30 minutes, on ne saura pas vraiment à quoi on aura assisté, et c’est tant mieux : c’est dans l’indétermination de la forme (pseudo-conférencière) comme du fond (pseudo révélation science-fictionnelle) que se tient l’ambiguïté féconde du projet et son effacement des frontières entre la fiction et la réalité. « Le théâtre est le milieu naturel des fantômes », est-il rappelé, dès le début du spectacle par les deux intervenants, tellement à côté d’eux-mêmes qu’ils semblent à chaque instant prêt à basculer dans une autre dimension. Fidèle à l’ADN des « Garden Party » des Doms, « Sous la terre » est une sorte de « Vive le sujet ! » sous LSD. Etrange, déroutant, et d’une drôlerie définitivement belge.