L’irracontable punk

PUNK·E·S - ou comment nous ne sommes pas devenues célèbres

© Arnaud Dufau

Dès que le punk est transmuté en langage, en image et surtout en narration, quelque chose de sa viscéralité, de son indicible force d’action, de son énigme rebelle paraît éteint. Telle est la loi de certaines représentations déclencheuses d’imageries, à laquelle n’échappe pas tout à fait le spectacle de Justine Heynemann et Rachel Arditi. Car si leur dramaturgie plurielle et leur grunge esthétique, judicieusement choisis, côtoient bel et bien l’enargeia punk, la rationalité trop visible avec laquelle elles retracent linéairement les parcours individuels (proches de vignettes) et collectifs des Slits – judicieusement sauvées de l’oubli par leur geste – nous empêche d’appréhender la politique profonde de ce groupe, et aussi ce qu’a pu être singulièrement un punk féminin.