Une échappée des sentiers battus du festival en fin de course. L’envie d’autre chose nous mène dans cette folle aventure au théâtre du Rouge-gorge (tout près du palais des Papes) et pour notre plus grand plaisir mesdames et messieurs ! L’effeuillage burlesque est un cabaret à la fois coquin et comique où des corps imparfaits d’hommes ou de femmes se dévoilent dans des numéros loufoques, numéros de danse, de stand-up et de play-back endiablés. Chacun son univers : il y a la romantique, la femme-enfant, la maîtresse femme, la rigolote. Bref un tas d’archétypes qui peuvent correspondre grossièrement à l’imaginaire du fantasme. Mais attention, rien de vulgaire dans ce spectacle. On assume le plaisir du corps dévoilé sans tomber dans la pornographie et avec un ludisme qu’auraient tout à envier certains spectacles du IN (hum hum). On pense à Dita von Teese et aussi à ce joli film, « Tournée », de Mathieu Amalric. Une salle surchauffée (de tous les âges et de tous les styles) participe au spectacle en tapant des mains et en criant (« Ooouuuaaaaiissssss ! ») aux moments opportuns. On est loin du politiquement correct et des conventions. Blagues racistes acceptées voire recommandées. On a même un discours en off d’un soldat de la Wehrmacht disant qu’il veut éradiquer tous les juifs. Et à cet instant fatal, l’artiste en uniforme brandit un panneau « Peace and Love ». Le mauvais goût est de rigueur ! Bref, on ne va pas vous mentir, on a passé un moment fort joyeux dans cet Avignon alternatif.Des « Dark Circus » aux Dakh Daughters, ces spectacles périphériques et dont la présence apporte une sorte de jouissance communicative renouent avec une période où les arts vivants n’étaient pas aussi cloisonnés. Inspirant.
Kitch et paillettes
Cabaret burlesque