Enfin. Enfin, un jeune public qui rend aux enfants leur courage, leurs pulsions violentes, leurs haines et leurs amours inconditionnelles, leur intelligence des enjeux de la vie d’adulte, leur conscience des droits et devoirs de l’enfance. Aux enfants et adultes qui sentent dans leurs bas-ventres quelque chose de gigantesque et d’incontrôlable, à ceux qui s’enferment quel que soit le type d’enfermement qu’il a pu trouver, à ceux qui se sentent disparaître de ne pas pouvoir dire la flamme qui les brûle, à ceux qui haïssent les autres de ne pas voir qu’ils s’étendent bien au-delà du visible, à ceux qui se demandent si finalement ils n’auraient pas envie de croquer de l’humain. Les actrices sont très justes quant à la corporalité de l’adolescence, de ces corps qui ne savent pas encore ce qu’ils sont et commencent pourtant à sentir poindre quelque chose de leur force, de leur désir, de leurs douleurs. Il en est de même pour le texte de Pierre-Yves Chapalain qui rend tendrement compte de la poésie brute des luttes prépubères.
Ces choses grandes et laides qui dorment dans nos ventres
Où sont les Ogres ?