Jérôme Bel

Jérôme Bel

Bien avant Olivier Dubois ou Xavier Le Roy, Jérôme Bel présentait des danseurs intégralement déshabillés un spectacle durant. C’était en 1995, dans une pièce emblématique qui porte son nom. Le corps de l’interprète radicalement mis à nu se fait matériau ludique et malléable, suant et suintant. Corps objet mais bien vivant, hyperperformatif, totalement défétichisé, non soumis aux dictats de l’esthétique publicitaire et des codes socio-culturels, marqué par l’innocence originelle et l’usure de l’effort et du temps, il est un instrument conscient, rendu à sa plus simple et criante expression. Reprise à l’occasion du portrait consacré à Jérôme Bel au Festival d’automne, la pièce, qui a fait violemment hurler le monde entier, rencontrant aussi bien l’emballement que la désapprobation, est un coup de maître.