DR

A en juger par les livraisons des industries culturelles, l’imaginaire et le vocabulaire des œuvres destinées à l’enfance sont régulièrement condamnés à une navrante stéréotypie. Tranchant avec une telle pente, “Le Mousse au chocolat” du Théâtre à Bretelles honore petits et grands de sujets folâtres et graves, d’une langue truculente et ciselée, de références populaires et savantes. Le monde se trouve ainsi représenté sous des formes variées : jeu dramatique bien sûr mais aussi dialogues chantés, expériences olfactives, théâtre d’ombre, lanterne magique, costume-scénographié et cartes géographiques peintes incitant à jouer des échelles, des évaluations, à convoquer l’esprit et le cœur, à multiplier les perspectives. Qu’il s’agisse de conter fleurette, de dénoncer la rapacité de l’Occident, le sort des opprimés et des exploités, jamais la poésie et l’invention verbale ne sont absentes. Un théâtre d’artisans inspirés parvenant à goupiller urgence et gratuité, beauté et nécessité.