N’est pas dada qui veut

Scena Madre

Très peu d’originalité dans ce spectacle qui donne à voir une danse insignifiante voire agaçante, car utilisant l’absurde et les références cinématographiques communes comme des pâtures jetées à un spectateur affamé qui avalerait n’importe quoi pour tenter d’entrer en contact avec ce qui se joue sur scène. Ressassant le thème de la variation depuis une scène originaire, “Scena Madre” déplie un propos complexe, donnant à voir la façon dont le sens d’une séquence bifurque en fonction d’autres qui la précèdent ou lui succèdent. Sur le coup, on s’ennuie mortellement, tant le procédé se met laborieusement en place, tant les danseurs semblent dans une extériorité totale les uns par rapport aux autres, laissant de fait leur spectateur dans le même état. Plus encore, on s’énerve d’une création qui flatte son public en lui donnant l’illusion que le déclenchement de son rire, le jeu d’indices auquel il se livre, la reconnaissance d’éléments familiers (pommes de terres épluchées en direct sur le plateau) sont autant de « preuves » d’une connivence entre la scène et lui. 24h après, on se surprend à repenser aux différentes séquences comme aux pièces d’un puzzle, à trouver dans ce collage hétéroclite un petit côté Gestalt theory assez intéressant, et on reconnaîtra toujours un peu de mérite à une création qui fait varier son écho.