Amerika

Amerika – Monographie avec Charles Ives

(c) Vincent Pontet

Un soir vers Stalingrad. Un monde s’en va, un monde s’en vient. Contemporain. Et Robert Piéchaud nous prend par l’oreille pour explorer ce qui est toujours un voyage, une création contemporaine. Il y invite, il y suit plutôt, le philosophe ultime, l’homme Tractatus, Wittgenstein. Il nous emmène sur la Vistule, Pologne, froid, noir, guerre, seul. Un bateau, en dérive, conduit le philosophe à son ami blessé, le poète Trakl. La musique porte merveilleusement cette solitude noire, le ciselage de l’écriture est une blessure dans le froid de cet hiver 1914. Les musiciens interprètent avec précision cette dérive musicale, entraînant le public dans un souffle de mort et de silence. Un très beau moment porté par un compositeur inspiré et juste, un ensemble investi, un lieu sublime. Résonance de temps passés, écho de futurs que nous espérons improbables.