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Romy Schneider est-elle un personnage mythologique ? C’est l’hypothèse de « La Côte d’Azur », commande à l’auteur Guillaume Poix du Poche de Genève, mise en scène par Manon Krüttli.  Les multiples vies et représentations de la star franco-autrichienne sont censées recréer une figure unique, kaléidoscopique et atemporelle, auprès de laquelle nous pourrions puiser du politique, de l’artistique, du métaphysique. Grâce à des comédiens excellents et une mise en scène valeureuse, ça « tient ». Deux monologues de « Romy » et une longue et magnifique scène centrale parodiant le film « La piscine » libèrent une émotion pure, mais aussi du comique joyeux. Sans doute l’ambition démesurée du texte impose-t-elle, ailleurs, trop de travail d’écriture scénique. Car à force d’allées et venues entre la vidéo, la scène et l’arrière-scène, leurs hors-champs respectifs, les innombrables hors-champs du texte lui-même, le spectacle perd, malgré ses beautés, en unité et en puissance d’impact.